Le Président turc a rappelé ses positions lors de sa visite à Strasbourg le 5 octobre dernier : ''Tous ceux qui veulent se détacher de nous, nous (…) le leur ferons regretter''. Il vise clairement les Kurdes et leur désir d'autonomie face à l'État turc.  L'AKP, le parti au pouvoir, a mis en branle sa machine de propagande quelques moments après l'attentat. La faute est mise sur Demirtas [2] et le parti HDP. Le gouvernement accuse le parti pro-kurde de se faire du capital politique sur les morts : « Comme à Diyarbakir, Demirtas est en train de tirer profit des morts ». « L’attentat de Diyarbakir avait donné deux points de plus au HDP ». Les autres médias pro-régime ont ensuite suivi le pas en chantonnant le même refrain que l'AKP. 

 

Toutefois, il est plus qu'évident qu'Erdogan en profite encore une fois pour museler toute opposition. Ce dernier parle d' « une attaque haineuse contre l’unité de notre pays », « tout sera fait pour retrouver les auteurs ». Il enchaîne avec « l’unité nationale contre la terreur » ,« l’instabilité provoquée par ceux qui ambitionnent le pouvoir »,« la nécessité d’unir le pays derrière un gouvernement d’union empêchée par les autres partis politiques » [3]. Sous le spectre du terrorisme, l'AKP appelle à l'unité nationale alors que pendant ce temps, la guerre est menée contre les Kurdes et le PKK, mais aussi contre le parti HDP et tous opposant-e-s de la gauche turque et kurde. C'est entre autre à cause du HDP qu'Erdogan n'a pas obtenu la majorité lors des dernières élections. En ce moment, le gouvernement mène une guerre pour annihiler ce parti d'opposition. Il a brandit à plusieurs reprises la menace de l'interdire. Malgré tout, le HDP est encore un danger pour l'AKP lors des prochaines élections de novembre.

Crédit photo: dokuz8haber.

Après l'attentat de Suruç, une vague d'arrestations eu lieu contre l'opposition turc et kurde. Erdogan s'était servi de cet attentat pour justifier sa politique de répression qui devient de plus en plus sanglante.  Le gouvernement turc refait le même coup. Après l'attentat à Ankara, la police anti-émeute a bloqué l'accès aux ambulances qui venaient au secours des blessé-e-s. Des gaz lacrymogènes ont été lancés et les policiers se sont laissés aller la matraque contre les participant-e-s du meeting pour la paix. 

 

Vidéo lors du moment de l'explosion.

Dans le quartier de Gazi à Istanbul, des militant-e-s révolutionnaires d'extrême-gauche sortent dans les rues arme à la main.

Pendant ce temps, les États-Unis, la France, l'Allemagne et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini ont rappelé leur soutien à la Turquie. Ils/elles appellent à rester uni-e-s face au terrorisme, mais lequel (?) sinon celui du gouvernement turc qui, en menant une guerre fantoche face à l'État Islamique, massacre des Kurdes et poursuit sa politique d'assimilation et de répression. 

 

Devant une telle situation, il est impossible de rester les bras croisés. Multiplions les actions de solidarité et grossissons les rangs du mouvement de solidarité internationale. Un peu partout sur le globe, les gens se mobilisent pour soutenir la résistance turque et kurde face au régime autoritaire d'Erdogan. Ne laissons pas tomber nos camarades, joignons-nous à la lutte.