Le Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan, PKK) a décrété un cessez-le-feu samedi le 10 octobre. L'Union des communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan, KCK) [1] a déclaré : « Tenant compte des appels venus de Turquie et de l'étranger, notre mouvement a décrété une période d'inactivité pour nos forces de guérilla, sauf si nos militants et nos forces de guérilla étaient attaqués ». L'organisation ajoute : « Pendant cette période, nos forces de guérilla ne mèneront pas leurs activités prévues et n'engageront aucune autre activité hormis celles destinées à protéger leur situation actuelle et ne feront rien qui pourrait empêcher une élection honnête. » [2]. 

 

De son côté, le gouvernement turc n'a pas l'intention d'arrêter son agression et sa guerre d'assimilation des Kurdes et de destruction de toute opposition en Turquie. L'armée de l'air turque a bombardé, samedi et dimanche, des positions du PKK dans le Kurdistan turc et au nord de l'Irak. Un responsable militaire turc a mentionné à Reuters : « Le cessez-le-feu du PKK ne veut rien dire pour nous. Les opérations vont se poursuivre sans discontinuer». Plusieurs personnes sont mortes sous les bombes lors des derniers raids menés par l'aviation turque. Devant l'agression, deux policiers turcs ont été tués lors d'affrontements avec des résistants kurdes dans le nord-est de la Turquie, dans la province d'Erzurum. Rappelons que contrairement au gouvernement turc qui tuent des civils, les résistant-e-s du PKK ne visent que des cibles militaires ou policières et ne commettent aucun attentat suicide.

 

Pendant ce temps, l'AKP (le parti au pouvoir) tente de se faire du capital politique sur les morts de l'attentat d'Ankara. Erdogan appelle à l'unité nationale contre le terrorisme. Toutefois, le vrai terroriste est l'État turc qui mène une politique de guerre contre l'opposition turc et kurde. Le Parti démocratique des peuples (Halkların Demokratik Partisi, HDP) est durement touché par la répression. Des arrestations aux attaques à la bombe sur leurs locaux, le HDP est aussi menacé d'interdiction aux élections par l'AKP. Erdogan ne digère pas que le parti pro-kurde lui a empêché d'avoir la majorité aux dernières élections. Plus de 300 arrestations ont eu lieu contre des militant-e-s de la gauche turque et kurde après le massacre de Suruç. La répression s'intensifie jour après jour. Erdogan veut regagner la majorité avec les élections anticipées de novembre, mais les urnes sont déjà pleines de sang. 

Complice des attentats de Suruç et d'Ankara [3], le gouvernement turc continue dans la même voie. La deuxième force de l'OTAN, organisation dont le Canada fait partie, gère le pays telle une dictature. Toutefois, les assassinats et la répression massive n'arriveront pas à casser et à soumettre la résistance!

Des syndicats, groupes étudiants, organisations d'avocat-e-s et autres professionnels ont appelé à deux jours de grève à travers tout le pays, lundi et mardi, afin de protester contre l'attentat d'Ankara, dont le gouvernement est soupçonné d'être complice. Pour plus d'information, c'est par ici. À Istanbul, dans les quartiers de Gazi et Sarigazi, des milliers de personnes, dont certaines étaient armées, sont sorties dans la rue afin de demander des comptes après l'attentat survenu à Ankara. Pour plus d'information sur le sujet, ici.

 

 

Samedi (11 octobre), plusieurs manifestations pour dénoncer l'attentat d'Ankara, l'autoritarisme du gouvernement Erdogan et pour démontrer leur solidarité avec la résistance turque et kurde ont eu lieu un peu partout sur le globe. Plus de 10 000 personnes ont marché dans les rues d'Istanbul.

 

 

[1] Le KCK est une organisation « parapluie » politique des organisations politiques et militaires kurdes en Turquie, Syrie, Irak et Iran.

 

[2] http://www.24heures.ch/monde/rebelles-pkk-annoncent-treve/story/17936262

 

[3] Deux articles sur la possible complicité de l'État turc dans l'attentat d'Ankara: http://www.rtl.fr/actu/international/attentat-a-ankara-pourquoi-daesh-et-l-etat-turc-pourraient-etre-derriere-cette-tragedie-7780053751

 

 

Par ailleurs le HDP a sorti la liste de 120 (sur les 128 morts) noms de personnes ayant été assassinées lors de l'attentat d'Ankara. 8 personnes restent à être identifiées. Pendant ce temps, le gouvernement turc minimise le nombre de morts et dénombre 95 personnes décédées. Plusieurs centaines d'autres sont blessées. 

 

Voici la liste des 120 noms puisque derrière les chiffres, il y a des humains et des vies perdues : 

 

Abdülkadir Uyan

Abdullah Erol

Abdulselam Çetin

Ahmet Elhadi/Alkhadi 

Ali Kitapçı 

Ali Deniz

Ali Deniz Uzatmaz

Ayşe Deniz 

Azize Onat

Başak Sidar Çevik

Berna Koç

Bilgehan Karlı

Bilgen Parlak

Binali Korkmaz

Canberk Bakış

Derici Erbasan

Dicle Deli

Dilan Sarıkaya

Dilaver Karharman

Ebru Mavi

Ekin Aslan

Elif Kanlıoğlu

Emin Aydemir

Emine Ercan

Emir Ercan

Emre Karataş

Ercan Adsız

Eren Akın

Erol Ekici

Fatma Esen

Fatma Karabulut

Fatma Eşe

Fatma Karakurt

Fevzi Sert

Feyat Deniz

Gökhan Akman

Gökhan Gökbölü

Gökmen Dalmaç

Gözde Aslan

Gülbahar Aydeniz

Gülbahar Aydın

Gülhan Elmascan

Güney Doğan

Hacı Kıvrak

Hacı Mehmet Şah

Hakan Dursun Akalın

İbrahim Atılgan

İdil Güney

İhsan Deniz

İsmail Kızılçay

İzzettin Çevik

Kasım Otur

Kemal Tayfun Benol

Kenan Mak

Korkmaz Tetik

Kubilay Ankara

Kübra Meltem Mollaoğlu

Leyla Çiçek

Mehmet Ali Kılıç

Muhammed Zakir Karabulut

Meryem Bulut

Mesut Mak

Metin Peşman

Metin Kürklü

Muhammet Demir

Murat Orçun Çalış

Necla Duran

Nevzat Sayan

Nilgün Çevik

Nizamettin Bağcı

Nurgül Çevik

Onur Tan

Orhan Altıntaş

Osman Ervasa

Osman Turan Bozacı

Özver Gökhan Arpaçay

Ramazan Çelik

Ramazan Çalışkan

Ramazan Tunç

Resul Yanar

Rıdvan Akgül

Sarıgül Tüylü

Selim Örs

Serdar Gül

Sevgi Öztekin

Seyhan Yaylagül Yıldız

Sezen Vurmaz Babatürk

Şebnem Yurtman

Şirin Kılıçalp

Tekin Aslan

Umut Tan

Uygar Coşkun

Vahdet Öyke

Vahdettin Uzgan

Vedat Erkan

M.veysel Atılgan

Yılmaz Elmascan

Yunus Derice

Ziya Saygın

Aycan Kaya

Orhan Işıktaş

Ramazan Çalış

Nevzat Özbilgin

Cemal Avşar

Mehmet Teyfik Dalgıç

Nurullah Erdoğan

Abdülbari Şenci

Bedriye Batur

Filiz Fatma Batur

Sevim Şinik

Hasan Baykara

Niyazi Büyüksütçü

Ümit Seylan

Gazi Güray/Güral

Ahmet Katurlu

Serdar Ben

Mehmet Hayta

Adil Gür

Sabri Elmas

Erhan Avcı