Info-Kurdistan

Le sultan Erdogan envoie son armée attaquer les Kurdes au Rojava.

Par le collectif Emma Goldman/UCL Saguenay.

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Troupes turques près de Jarablous.
La Turquie est encore une fois passé à l'acte. Le 24 août, l'armée turque a bombardé des positions kurdes au Rojava. Erdogan l'a déjà mentionné, il ne tolérerait pas la création d'un entité kurde indépendante à sa frontière sud. Il avait menacé d'intervenir si les troupes kurdes franchissaient l'Euphrate. Ces bombardements font suite à l'attaque menée conjointement par l'armée turque et des rebelles syriens sur la ville de Jarablos [1]. Selon le gouvernement turc, l'opération ''Bouclier de l'Euphrate'' vise à attaquer directement l'État islamique. Toutefois, ses intentions sont  claires. L'offensive lancée par Ankara a pour but de mettre un frein aux avancées des Kurdes dont le désir est à la fois d'anéantir l'ÉI et de rallier les trois cantons du Rojava (Efrin, Kobanê et Cizîrê‎) afin de former un territoire autonome. Les bombardements surviennent après la prise de sept villages par les forces des YPG/YPJ.
 
Évidemment, le gouvernement américain, Joe Biden en tête, soutient l'initiative d'Ankara. Lors d'une conférence de presse qui s'est tenu mercredi en compagnie du Premier ministre turc Binali Yildirim, le vice-président américain à appelé les Kurdes a ne pas dépasser l'Euphrate et a rappelé les troupes à l'est. En 2014, quand Kobanê était sur le point de tomber aux mains de l'État islamique, la Turquie a bloqué sa frontière aux réfugié.e.s, a laissé passer des djihadistes et n'a pas fourni d'aide militaire ou de ravitaillements aux Kurdes. Maintenant que l'État islamique est en danger au nord de la Syrie, le gouvernement turc met tout en branle pour leur venir en aide. La complicité est claire.
 
Malgré tout, les Kurdes multiplient les succès face à l'État islamique. Daesh (acronyme arabe pour l'ÉI) a mené une immense offensive dans la région de Shadade avec l'aide de troupes venues de Raqqa, Deir Ez Zor et d'Irak. Après trois jours d’âpres combats, les Kurdes ont repoussé définitivement l'ÉI. Résultat : 108 djihadistes tués alors que neuf véhicules militaires, une grande quantité d'armes et de munitions ont été saisis.
 
Bakûr (Kurdistan turc) : Dévastation du quartier général des forces antiémeutes
 
Crédit photo: DOGAN NEWS AGENCY / AFP  
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué l'attaque à l'explosif contre le quartier général de la police antiémeute à Cizre, ville dévastée après une série d'opérations militaires turques. Au total, plus d'une dizaine de policiers ont été tués. Il s'agit d'une attaque de représailles à l'isolement persistant d'Abdullah Öcalan et sur le manque d'information sur sa situation. Ce dernier ne peut plus recevoir de visite.

[1] La ville a été abandonnée par l'État islamique. C'est pour cela que l'armée turque et leurs alliés ont pu la prendre aussi rapidement. Des vidéos sur le net montrent des soldats entrés dans la ville déserte, faisant semblant de chercher l'ennemi. Digne des grands films d'Hollywood!