Info-Kurdistan

Erdogan gagne son pari. Que la Turquie s'embrase!

Détails: Publication : vendredi 6 novembre 2015 21:43

Par le Collectif Emma Goldman

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Caricature de Marian Kaminski.

Erdogan a gagné son pari! Il était possible d'entendre une telle sottise à la radio (Canada) d'État cette semaine. Fallait-il s'attendre à un autre résultat? Après tout, le gouvernement turc a arrêté, attaqué et tué plusieurs centaines d'opposant-e-s, des groupes d'extrême-gauche jusqu'au parti pro-kurde HDP (Halkların Demokratik Partisi). Des militant-e-s de l'AKP (parti au pouvoir mené par Erdogan) ont vandalisé plusieurs centaines de permanences du HDP. Ajoutons à cela une coopération complaisante avec les djihadistes de l'État Islamique, des bombardements de positions tenues par les Kurdes [1], le blocus de villes du Kurdistan turc, menant à des tirs de balles réelles sur tout ce qui bouge après le « couvre-feu », des assassinats, des pénuries programmées… Bref, une somme d'atrocités tout aussi condamnables les unes que les autres ont été commises sous le couvert de la « lutte au terrorisme » et de la sécurité nationale, évacuant ainsi les intérêts réels d'Erdogan et sa bande. Pour compléter le portrait, quoi de mieux qu'une bonne dose de fraudes électorales

Carte des fraudes électorales lors des dernières élections en Turquie. Source: HDP.

À Corum, entre autres, l'AKP promettait 100 lires (30 euros) pour un vote.

Face à cette dictature (qui n'est même plus déguisée), que reste-t-il aux Kurdes et aux camarades d'extrême-gauche? Ils-elles ont raison de se révolter!

Devant la mascarade électorale imposée par Erdogan et son parti l'AKP, des gens sont descendus dans la rue pour continuer la résistance déjà entreprise contre le gouvernement turc et son monde. La solution ne passe pas par les urnes et les dernières élections l'ont bien démontré. À Gazi, quartier d'Istanbul, comme un peu partout en Turquie, des milliers de personnes ont pris la rue pour dénoncer la corruption et les fraudes lors des élections. De l'autre côté, une fois le jour du vote passé, l'armée turque a repris ses attaques contre la ville de Gever où le HDP a réalisé un score record de 94%. Deux jeunes kurdes ont été tués.

L'armée turque dans la ville kurde de Gever.

L'intensité de la répression et des agressions n'a jamais diminué au cours de la période électoral dans le Kurdistan turc. La politique d'assimilation et de meurtre du gouvernement s'est poursuivi sans prendre de pause. À quoi s'attendre de plus sinon à une accentuation de la révolte? Que la Turquie s'embrase. Le gouvernement l'a bien mérité.

Des manifestant-e-s ont formé des barricades dans le quartier de Gazi.

Pour terminer, rappelons que pendant ce temps, les « grandes puissances » de ce monde et l'OTAN [2], dont fait parti le Canada, vont continuer de défendre et de soutenir le gouvernement turc d'Erdogan, ce « bon partenaire économique ». Main dans la main avec la dictature, ça n'a jamais été un problème pour eux.

[1] L'armée turque a bombardé des positions tenues par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des zones kurdes au Rojava (Kurdistan syrien).

[2] La Turquie est la deuxième plus grande force de l'OTAN.

Note: Face aux attaques de l'armée turque, le PKK a déclaré aujourd'hui que le cessez-le-feu unilatéral qu'il a proclamé le 10 octobre afin de respecter la période des élections est terminé.

Pour plus d'information sur la situation actuelle:

http://www.secoursrouge.org/Turquie-Manifestation-reprimee-a-Istanbul

*Le texte contient une erreur. Il ne s'agit pas du 1er septembre, mais bien du 1er novembre.

Sources internet et liens utiles

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